Demain, c’était descendre l’Amazone, demain, apprendre à parler portugais
Demain, replanter des iris jaunes, demain, finir de peindre après l’été
Demain, elle avait tant de choses à faire, sauter, de nuit, en parachute
Virtuose au violoncelle etre en lumière quelques minutes.
Alors elle vit, elle rit, elle danse, demain, elle verra bien la couleur de la chance.
Demain, elle voulait juste avoir le temps, demain, d’apprendre à nager à Norbert
Demain, de lui montrer les éléphants, demain, de lui dire qui est Gulliver
Demain, si elle pouvait sentir passer quelques rides sur son visage
Pouvoir dire "Je t’aime à jamais" et croire que c’est un long voyage.
Alors elle vit, elle rit, elle danse demain, la regarde de loin et s’approche en silence.
Demain, demain s’arrête un soir de mai, demain, plutôt grand brun et très bavard
Demain, la lune était rouge et mouillée et lui, lui il avait les yeux très noirs
Demain, il l’a serrait si tendrement l’amour riait avec la mort
Si fort qu’elle, elle en a gardé pour toujours les deux dans le corps
Pourtant elle rit, elle vit, elle danse demain, elle verra bien la couleur de la chance.
Demain, mais c’est déjà passé demain, demain, les iris et la peinture bleue
Demain, Norbert aura 5 ans en juin pour lui, elle ouvre grand les yeux
Demain, surtout, surtout pas dormir de peur de rater un matin
De laisser quelques heures s’enfuir de peur de rêver à demain.
Alors elle rit, elle vit, elle danse demain, elle sait trop bien la couleur de sa chance.
Mais tant qu’elle vit, elle rit, elle danse demain la regarde de loin
Et s’approche en silence et s’approche en silence